L’éternel féminin #lachronique

PHOTO DE COUVERTURE CHRONQIUE FEMININ ETERNEL

L’éternel féminin #lachronique

Jeudi 5 heures #2/05/2024

Dimanche

 

Femme je suis.

Féminine, bien sûr. Yin, évidemment.

Je vous observe tous les jours, depuis… très longtemps.

 

Enfant, j’ai pris racine dans vos terres, j’ai grandi sous vos soleils, je suis devenue belle – et généreuse ; vous avez croqué ma chair, pulpeuse.

A mon apogée vous m’avez fauchée, coupée, je me suis crue morte : j’étais anéantie.

Mais ça, c’était avant de connaître ma renaissance :

En me puisant dans ma chair offerte, c’est vous qui avez exprimé ma force.

Vous m’avez permis de développer mon potentiel.

 

Aujourd’hui vous me voyez enfermée, mais je suis plus libre que jamais.

J’ai quitté ma terre natale pour me couler dans vos veines, et par vous,

Je cours le monde.

Je suis éternellement féminine.

 

La vigne – Cuvée grenache blanc 2005, Aimé Cazes.

 

 

 

Bonjour les yeux, et bienvenue dans ce petit bout de ma tête qui parle !

 

C’était ma production d’atelier d’écriture (oui, moi aussi il m’arrive d’en faire et j’adore ça) de dimanche dernier, lors du premier Womanevents auquel j’assistais, en bonne compagnie de Sam Laurent et Lidia Simonet, deux autrices que je découvrais ce jour-là. L’événement avait lieu au Domaine Cazes, à Rivesaltes, et l’atelier avait planté ses chaises au pied des immenses foudres de vin doux naturel. J’ai tout de suite aimé l’odeur, forte mais douce et équilibrée, mélange de bois et de vin bien sûr, mais aussi de terre, d’humidité et de carreaux de ciment – l’odeur qui flotte dans les vieilles maisons.

Du pied des tonneaux géants, et tout à mon odorat, les suintements pétrifiés d’encens vinicole m’évoquaient l’ambre rouge ou le sang-dragon… La journée étant placée sous le signe de la femme, féminité fut le thème de l’atelier. D’évidence, je coulai sur ma feuille l’éternelle histoire de la vigne qui murmurait tout autour.

 

Féminité, loin d’être un apanage féminin, elle nous habite tous, hommes et femmes, en proportions variables certes, mais en chacun de nous et de façon totalement universelle. M’agace toujours, cette vision fausse, de vouloir séparer le masculin du féminin… Bref.

 

 

Mardi

 

Toujours dans la féminité, l’Art Nouveau, l’architecture, à ne pas confondre avec l’Art Déco (j’y reviens un peu plus tard). Quel rapport ? Les courbes, bien sûr. Les volutes, les lignes, et… les femmes.

Mardi dernier, j’ai eu la chance de boire l’apéro sous la verrière du premier étage de l’hôtel Pams¹, à Perpignan. J’adore cet endroit, que j’ai découvert en 2018.

 

hotel pams perpignan exterieur patio et jardin

 

Histoire :

1852, l’hôtel Pams est la propriété de Pierre Bardou (fils de Jean qui a fondé la marque de papier à cigarettes JOB), puis Pams (le gendre, Jules, en 1892). C’est la première usine à verrière ; elle s’ouvre sur une cour à jardin et un patio, somptueux.

L’usine de 1897 devient un hôtel particulier en 1900.

Vendu à la ville de Perpignan en 1946, l’hôtel Pams est aujourd’hui un siège administratif et culturel, classé aux monuments historiques.

 

HOTEL PAMS PERPIGNAN ENTREE VESTIBULE MOSAIQUE

hotel pams perpignan puis de jour etage peintures gervais

hotel pams perpignan plafond peint gervais port vendres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En entrant, on découvre d’abord le vestibule et le sol en mosaïque, puis le regard se fait emporter par les colonnes, la lumière, l’escalier monumental, les frises, les couleurs, les matières… Les peintures sont omniprésentes, jusqu’au plafond du second étage qui honore la gloire maritime de Port Vendres. Elles sont principalement de Paul Gervais (1859 – 1944), peintre toulousain très en vogue et accessoirement fils de la nièce de Jules Pams ; il a illustré bon nombre des affiches JOB.

Le jardin et le patio sont un havre de verdure, de paix et de douceur. Vénus, après son arrivée triomphale de l’escalier, s’y trouve là, imperturbable et minérale.

 

verriere hotel pams perpignan

peinture paul gervais job

mosaique job hotel pams perpignan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Devant tant d’histoire architecturale, mon ignorance curieuse plonge dans Wikipédia le 25 avril dernier. J’apprends plein de trucs, en espérant en retenir quelques-uns :

 

L’Art Nouveau², mouvement artistique soudain, et rapidement international, naît vers 1890 – plein essor en 1905.

Cet art veut s’opposer aux dérives de l’industrialisation et rompre avec les académismes. Il prône la courbe, la souplesse et la nature plutôt que la ligne droite, la rigidité et l’artifice, c’est l’inventivité et le rythme plutôt que la sobriété et l’ennui.

Ce style est aussi appelé « Tiffany » aux USA, « Modernismo » en Espagne, « Style Sapin » en Suisse, ou « style Guimard » (c’est lui qui a dessiné les entrées de stations du métro parisien), voire « style nouille » pour se moquer.

La nature étant alors un objet scientifique en plein essor, elle représente le modèle de beauté parfaite et la modernité.

L’image de la femme est également importante, tant pour sa représentation naturaliste, que pour honorer l’émergence des « femmes actives, fortes et maîtresses de leur destin » de cette époque.

L’Art Nouveau « est aussi un art total : il occupe tout l’espace disponible, y compris celui du quotidien, pour favoriser l’épanouissement de l’homme moderne à l’aube du XXe siècle ».

 

L’Art Déco³ se développe entre les années 10 et 30, alors que l’Art Nouveau s’essouffle. On y retrouve davantage de rigueur, de symétrie, c’est un art plus encadré, plus géométrique.

 

Le précurseur le plus connu de l’Art Nouveau : Viollet-le-Duc (1814-1879). Il combattait déjà le classicisme enseigné aux Beaux-Arts, et militait pour « suivre le modèle de la logique de la nature » en architecture. Il voulait abolir la frontière entre art purement architectural et art décoratif.

Il est considéré comme le fondateur de l’architecture moderne (c’est Le Corbusier qui l’a dit, entre autres). Son ouvrage de référence Entretiens sur l’architecture (1863-1872) sera une bible pour Horta, Guimard et Gaudi, et a même influencé la construction du premier gratte-ciel à Chicago en 1885.

 

escalier de l'hotel pams perpignan onyx et stuc

 

On quitte l’hôtel Pams en descendant l’étonnant escalier (tout en courbes) qui n’est pas en marbre, mais en stuc⁴ et onyx. Ne connaissant (bien) ni l’un ni l’autre, je retourne demander à Wikipédia. Surtout pour le stuc. Qui n’est pas du plastoc.

Figurez-vous que le stuc est un art millénaire qui existe depuis l’Antiquité ! Très utilisé jusqu’au Moyen-âge, et revenu à la mode à la Renaissance. Bien plus solide que le plâtre, c’est un enduit à base de chaux teinté dans la masse et incluant des charges (poudre de marbre, de brique, etc.), utilisé comme support de fresque, pour imiter le marbre, pour les décorations délicates des murs, des voûtes et des plafonds.

Quant à l’onyx j’ai appris qu’il y en avait deux sortes : l’onyx noir (cousine de l’agate), et l’onyx de couleur (cousine du marbre) – les deux sont splendides, et l’escalier reste monumental !

 

 

Samedi

 

Je finirai mon improbable exposé d’histoire par la prestigieuse Église des Dominicains (église gothique construite à partir de 1240) qui accueille Visa pour l’image, et où j’ai eu l’immense plaisir d’exposer le 27 avril à l’occasion du salon de la Sant Jordi, pour la fête du livre et de la rose.

Un pur et excellent moment, que j’ai dégusté toute la journée, bien entourée de mon nouveau petit monde littéraire. Merci à tous les visiteurs venus nous voir en bravant la pluie, merci aux discussions chaleureuses, aux acheteurs confiants, et aux organisateurs infatigables.

Merci pour tous vos sourires, j’ai passé un samedi inoubliable !

 

eglise couvent des dominicains perpignan salon du livre de la rose

 

Audrey qui devient douée en histoire, le 1er mai 2024

 

 

 

¹ https://fr.m.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_Pams

² https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Art_nouveau

³ https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Art_d%C3%A9co

⁴  https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Stuc

Sites consultés le 25/04/2024 à 8 :10

 

 

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