Ouvrez l’oeil (mais le bon…) #lachronique
Jeudi 5 heures #16/05/2024
Ou quand il n’est jamais trop tard, ou quand on voit avec le cœur.
Je suis un Animal qui traverse le temps,
Je suis un oiseau feu qui embrase les vents,
Je suis de ces colosses qui écrasent la terre,
qui franchissent les mers et qui meurent au combat.
Je suis proie prête à fuir je t’entends je t’écoute
je m’échappe je galope je m’envole ou je glisse
dans les courants gelés dans les airs asséchés
dans les rochers broyés des pays condamnés.
J’ai été un cheval, j’ai porté tes enfants,
tes fardeaux, tes amis, et tes peines d’antan,
j’ai parlé à ton chien, qui hier était un loup,
je t’ai parlé, l’Humain : tu n’as rien vu du Tout.
Redevenir cheval, pour te porter plus loin,
pour t’offrir mes sabots ma vitesse mon instinct.
Tu chevauches l’Animal qui t’arrache à ta tombe,
suis-moi les yeux fermés : c’est moi, les yeux du Monde.
13 mai 2024
Bonjour les yeux, et bienvenue dans ce petit bout de ma tête qui parle !
Dimanche, je dégustais mon pot sorbet chocolat noir-réglisse. Deux ombres glacées brun-noir, savoureuses. Ça me faisait penser à l’univers d’Antoni Tàpies. Et aux clairs-obscurs et aux coins de tableaux flamands, de Vermeer. Tout ça dans une glace, oui, oui.
Il faut dire que j’étais conditionnée en mode « tableaux de peintres », à cause de la dernière expo à la Chapelle de Fitou, que je venais de visiter pour la deuxième fois en deux jours : « Fanny Stauff — PEINTURES — Quand les temps se rencontrent ».
L’expo
Deux jours plus tôt, j’entrais (c’est le mot) dans l’expo, et balayais mon regard sur les trois murs, à ma droite, devant, puis à gauche. La source, cocons, mère… sacrifice, Traversée, résurgences, éclaircie… Puis je me replaçais à peu près au milieu de la pièce, comme on se tiendrait dans un ventre (j’imagine), pour ressentir tous les tableaux à la fois. Je voyais la maternité, l’ancrage, les griffes, les racines, la protection, le chemin, les éboulis, les résurgences et la Traversée, et une seule pensée : c’est exactement l’intérieur de mon livre, sur les murs…
J’ai souri de tout mon être, et repris mes observations contemplatives.
J’aime la mise en lumière de l’obscurité, sur les tableaux, ceux qui font la part belle à nos parts d’ombre.
Ces profondeurs où il y a toujours quelque chose à trouver pour mieux appréhender l’ensemble.
On dit bien aux enfants de ne pas avoir peur du noir.
Obscurités viscérales… attirantes et imaginaires, on est sur un tableau, pas dans la vraie vie.
Je lis actuellement le livre de Régine Detambel, Les livres prennent soin de nous — Pour une bibliothérapie créative (Actes Sud, 2015).
Elle souligne : la puissance de la poésie et des métaphores, qui réécrivent la réalité, l’impulsion intérieure générée chez le lecteur. Ne pas chercher à tout comprendre, laisser opérer la magie des mots.
Ou des tableaux.
« Lire un texte, c’est se lire soi-même. »
écrit-elle. Et c’est vrai pour toute forme d’art : les tableaux se lisent, la poésie est autant écrite que colorée, peinte, dessinée, sculptée, modelée.
Je l’écrivais tout récemment pour la lecture, mais c’est tout l’Art qui est un trésor pour notre santé !
Le jeu d’écriture : la consigne
En découvrant l’univers de Fanny Stauff, vendredi soir, j’ai furieusement eu envie d’écrire, de partager, d’en parler (drôle d’expression où le furieux n’est ni colère ni chaos, mais plutôt la puissance instinctive, calme et déterminée d’une volonté profondément ancrée).
J’ai furieusement eu envie de vous faire un atelier d’écriture en compagnie de ses toiles. De vous faire explorer ces racines et cette intériorité quasi utérine : il y a de l’animal et du viscéral dans sa peinture, tous les ingrédients que j’adore pour résonner avec le corps et travailler la créativité !
Alors, si vous le voulez bien, j’ai un truc à vous proposer :
comme un atelier, mais de chez vous. (C’est toujours mieux si on peut venir voir l’expo, mais ce n’est pas toujours possible.)
Comme pour tous les exercices d’écriture créative, il s’agit de laisser le mental à la porte (allez-y, le poser, je vous attends)…
…
(Voilà, c’est bon, merci)
Et maintenant, prenez une grande respiration : inspire — expire. Voilà. Vous pouvez aussi gigoter les doigts, les bras, les jambes pour détendre un peut tout ça.
Bien.
Poser le mental, pour se connecter à ses ressentis, à son expérience corporelle : ouvrir vos yeux du monde, ceux du ventre, ceux qui sentent, puis laisser courir la main sur la feuille.
Plongez-vous dans les images, observez, lisez.
(Ses peintures, ici, et mes 3 petites vidéos, là :
chapelleFSTAUFF_1880, chapelleFSTAUFF_1881, chapelleFSTAUFF_1882.)
Relisez, prenez le temps, soyez attentifs. Laissez venir les idées, les mots, la pensée créatrice qui cherche son chemin, laissez-la libre d’avancer, de dire. Infusez-vous dans l’atmosphère de l’expo, des formes, des couleurs.
***les 3 vidéos***lien
Voilà la consigne :
Choisissez un animal, présent sur l’un des tableaux. Faites-le penser, parler (et pourquoi pas, bouger ?) dans un texte de 10 à 30 lignes.
C’est à vous, bonne écriture !
PS : comme d’habitude, je serais ravie de vous lire, et je me disais que ce serait sympa de partager ça, pour ceux qui le souhaitent. Message privé, mail, ou commentaire, n’hésitez pas ! J’ai hâte de vous lire, ça me changera mon quotidien !
Audrey, en couleurs, le 14 mai 2024
Les actus de la Chapelle de Fitou, et le site internet de l’artiste : les liens sont dans le texte ci-dessous
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