L’éternel masculin #lachronique
Jeudi 5 heures #09/05/2024
Je suis la force et le mur
haut et droit
je te protège et je te heurte
j’offre aussi ma main de maître à son élève.
Pardonne mes colères, mes vents secs, mes éclats, je suis celui qui règle la boussole de tes pas.
Je voudrais te donner, à travers mes tempêtes, l’énergie voyageuse qui sait rester honnête.
Pardonne mes exigences et ne baisse pas la tête, mais regarde là-haut, c’est là que tu dois être.
Je serai ton courage et ta persévérance, que tu iras puiser à tout âge – aie confiance.
Et quand vous n’aurez plus ni foi ni courage, vous me retrouverez tapi dans vos ombrages,
je serai dans vos larmes, dans vos gènes, dans votre âme, pour vous garder debout – et vivre vos orages.
Je suis vos pères
je suis en vous
et je vous suis
sur toutes vos mers.
Le Yang, 2 mai 2024
Bonjour les yeux, et bienvenue dans ce petit bout de ma tête qui parle !
C’était mon auto-production de la semaine dernière, en continuité du thème Yin / féminité. Pour équilibrer. Yin et Yang. Les deux, quoi, ils vont ensemble – ça n’allait pas, l’un sans l’autre.
Il faut dire que la semaine dernière a été une semaine particulièrement intense en résonances féminin – masculin (et intense tout court, c’est vrai) : la maternité dans mon livre, l’architecture Art Nouveau, la légende de Sant Jordi et du dragon, l’imposante majesté de l’église des Dominicains, et l’adrénaline de mardi à dimanche…
Et puis c’est vrai, je suis un peu obsédée par la dualité des choses (et de la nature humaine en particulier).
J’avais donc le thème de la chronique, et le poème d’introduction, il me fallait une image. Je cherche. Idées, je dois choisir entre deux. J’hésite, je pars (deux heures) dans mon album 2019 du Cambodge. Validé, ce seront les temples d’Angkor.
La force minérale
La mâle puissance des temples et le rayonnement prodigieux de l’empire khmer (du 9e au 14e siècle).
Témoignage d’une civilisation exceptionnelle : millions de blocs, dallages immenses, perspectives de portes, d’encadrements, et de colonnes, refrains minéraux d’horizontales et de verticales.
Le large et mystérieux sourire du Bayon apaise la sévère surveillance du dieu-roi. Tout en rondeurs, lions et serpents sculptés gardent les entrées – les souples apsaras dansent sur les bas-reliefs : la pierre s’arrondit, se creuse, se courbe, s’adoucit.
La force végétale
Les siècles ont passé, la jungle se réinstalle : quelques mains végétales courent le long des murs. Des mètres de tronc déroulent leur ombre basse. Des forêts s’improvisent dans les temples éboulés.
L’eau est présente, immobile, sage, profonde. On dirait qu’elle médite.
Étrange et harmonieux croisement du végétal, du minéral, de l’air et de l’eau qui ne forment plus qu’un.
Un ressenti, un élément à part entière, une énergie sidérante sept siècles plus tard.
un arbre – une forêt
Un / une
Inspirations photo : trouver un mot masculin et un mot féminin inspiré par la même image. (Variante : trouver deux synonymes de genre différent.)
Un bas-relief – une dentelle
Un édifice – une présence
Le silence – la joie
Un escalier – une ascension
Un petit-déj – une nourriture
Un pont – une sentinelle
Kâla : un glouton – une gloutonne
Moralité : on peut bien choisir nos mots
Yin et Yang
« Il y a des îles dans nos elles,
Et des ailes dans nos ils »
Empreints l’un dans l’autre, malgré les différences, entrelacement, soutien mutuel.
Hommes et femmes, simultanément masculins et féminins. Idée stupide que la caricature d’une étiquette, refoulement délétère d’une féminité ou d’une masculinité. Joie des mélanges et des compositions, des complexités (et pas des complications, ce n’est pas la même chose !) qui nous rassemblent.
Permettons-nous de nous alléger de ces artifices, envolons-nous, et rendons grâce à nos ailes et à nos îles.
19 décembre 2022
Trois ans après ce merveilleux voyage, je réalisais un album illustré pour ma sœur ; en dernière page : « La Résilience ».
Quinze jours plus tard, je choisissais la route de l’écriture.
Audrey qui ne regrette rien, le 6 mai 2024
¹ Kâla est une divinité qui protège les portes des temples au Cambodge (et aussi en Inde, en Thaïlande, et en Indonésie). Selon une légende, le vorace Kâla demanda une victime à Shiva : le dieu en fut très en colère et exigea que Kâla se dévore lui-même. Kâla obéit jusqu’à ce que seuls restent son visage et sa mâchoire supérieure. Shiva lui ordonna alors de jouer le rôle de gardien de temple, et de rappeler aux visiteurs le pouvoir des dieux de protéger ou de détruire. https://fr.wikipedia.org/wiki/K%C3%A2la Consulté le 6/05/2024 à 11:20
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