Quand ça part dans le décor… #lachronique

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Quand ça part dans le décor… #lachronique

…et à l’envers, en plus

À tous ceux qui se sentent nuls et qui n’y arriveront jamais*

Jeudi 5 heures #11/04/2024

 

 

Bonjour les yeux,

et bienvenue chez moi, dans ce petit bout de ma tête qui parle !

 

 

Aujourd’hui, parlons de l’envers du décor…

 

Il y a plus de dix ans, je découvrais L’élégance du hérisson de Muriel Barbery. Quel livre ! Digne des plus grandes dentelles de Calais (si c’était un tissu, bien sûr), tissé d’une multitude de ces nuances propres à la nature humaine. Dans tout ce qu’elle a d’envers de décor…

 

Il y a environ un an, premier janvier 2023 précisément, j’entamais ma reconversion.

 

 

Le décor

 

J’osais sauter dans un certain vide professionnel, j’ai été très soutenue (merci), et j’ai entendu (et j’entends encore) de nombreux waouh, elle est courageuse — elle fait plein de trucs — quelle volonté — toutes ces idées ! — elle a de la chance — elle a des couilles ! — quelle énergie ! — elle a la pêche — elle va super bien.

OK.

Alors, il y a du vrai, c’est sûr.

Mais pour être honnête, l’énergie, la pêche & elle va super bien, ben non.

Ces jugements restent extérieurs.

 

chene liege detail ecorce

Détail du tronc (mais techniquement, c’est le même géant végétal que sur l’image de couverture…)

 

 

L’envers

 

Une chose est vraie : ces mots donnent réellement la pêche. (Voire un fou rire nerveux — merci cousine — avec le tu gères, en comm’, au moment où je me débattais avec mon site internet et mes publications au pifomètre.)

Comme quoi, c’est bien vrai qu’il faut se lancer et oublier sa peur du ridicule ! car, comme on dit, ma marge de progression était immense (et il en reste), puisque je partais de zéro pour… tout.

 

 

ARBRE EN HIVER reflet flaque montagne

 

 

Immense et effrayante, cette marge de progression : le réseau pro à créer, le boulot à lancer, l’énergie mentale à retrouver, les compétences techniques à acquérir.

Marathon fatigant et épuisant (avant même de commencer).

Sensation de retour au CP, lenteur coupable, solitude malaisante, et de temps en temps le terrifiant public. Tous les jours, les multiples et menaçants Post-its qui sifflent leurs silencieux il faut faire ça ; des vacances ? tu te fous de moi, t’es en arrêt maladie (le genre d’arrêt qui ne sait pas s’arrêter, en vrai).

Le cerveau qui en rajoute (pas tout le temps, mais il vient toujours au bon moment, un peu comme l’ami Ricoré) : t’es nulle, t’y connais, rien, c’est pas ton truc, tu vas pas y arriver, tu vois bien que tu comprends rien, allez lâche l’affaire, tu vas en baver, c’est bien fait tu l’as voulu t’as l’air maligne maintenant, etc. STOP !

 

 

Jugements intérieur et extérieur : balle au centre

 

Ils sont faux tous les deux. Aucune objectivité, les gars, crassement injustes, pas un pour rattraper l’autre ! et ils veulent tous les deux avoir raison, y sont beaux, tiens…

Mais ils parlent tellement fort, que des fois on oublie de ne pas les croire.

 

 

L’envers du décor, le vrai

 

La pêche : évidemment qu’elle n’est pas toujours là, qu’on s’adapte. Quand ça va pas, on montre pas, et quand y a pas le choix, on fait semblant. (Que c’est reposant de vivre dans une grotte…)

 

Faire plein de trucs ? Ça dépend de notre définition de plein. Des fois ça tourne en rond comme un lion en cage imaginaire.

 

Courageuse ? Disons qu’on m’a plus poussée dans le vide (enfin, dans la reconversion) que je ne l’ai décidé…

 

L’épuisement est bien réel. L’épuisement émotionnel et psychique est totalement NA-TU-REL. Il ne s’agit pas de changer les draps, non, on change de VIE, c’est pas rien. C’est génial et lourd à la fois. Les changements intenses nécessitent d’intenses adaptations, et c’est intensément fatigant. Ceux qui y sont passé le savent très bien (tiens, je repense aux douleurs invisibles). En attendant, le multitâche c’est terminé.

 

Saloperie (désolée) d’habitudes et d’injonctions sociales : « Non, mais quand même, tu peux faire l’effort, d’habitude tu sais très bien faire deux choses à la fois, c’est que t’as pas envie ! » — Ah merci, c’est tellement réconfortant, ce sentiment d’être compris… et puis toutes ces émotions tellement sympathiques, la culpabilité (de rater, de n’en faire jamais assez, d’avoir fait le mauvais choix), non vraiment merci pour cette petite couche en plus, allez hop ! quand c’est gratuit je dis merci.

 

Être réaliste : une reconversion c’est déjà pas simple. Publier un livre, c’est un boulot énorme (ce n’est pas juste écrire). En vivre, c’est utopique. Développer une activité professionnelle littéraire, c’est envisageable. Réfléchir, s’informer, se former, plan d’action, actions, etc.

 

La chance, non, elle ne vient pas frapper à la porte le 33e jour de la Grande Déprime… Il faut aller la chercher, on la crée, on lui saute dessus quand elle passe, elle se chope comme à la pêche.

 

La solitude… le sentiment de solitude n’est PAS la solitude, et, sauf exception, on n’est jamais vraiment seul : ouvrir les yeux, écouter le hasard des rencontres, ou cette fameuse chance, justement…

 

La nullité : idem, on n’est jamais nul quand on décide d’agir, surtout quand on veut changer des choses.

 

Les peurs sont bien là… alors qu’il n’y a pas de danger réel (le public ne m’a pas dévorée vivante, je l’ai plutôt trouvé super chouette — love !)

 

Bref, toutes ces bonnes caractéristiques de l’humain font notre charme, celui qui nous différencie de la compétence numérique à la mode. (Je ne dirai pas IA : il n’y a rien d’intelligent là-dedans, c’est une base de données… en quoi une base de données est-elle intelligente, franchement ? Quant à l’artificiel, quelle hypocrisie, le truc est aussi réel que le smartphone dans mes mains, en quoi il est artificiel mon téléphone, hein ? Je m’énerve rien que d’en parler, tiens.)

 

 

photo macro feuille plante verte

 

 

 

Bilan : décor ou coulisses ?

 

Savoir reconnaître l’envers de SON décor, déjà, et avoir conscience que nos vies, c’est un peu comme un millefeuille :

 

Un : le splendide glaçage qui donne envie, un peu tape-à-l’œil, un peu sexy. Joli à voir. Mais à vivre ?

Deux : on croque dedans et tout s’écrase, ça dégouline, ça ressemble plus à rien, on s’en met partout, on arrive à peine à le manger.

Trois : on a tout mangé et c’était très bon (et si c’était pas bon, on choisira autre chose la prochaine fois).

 

Cette conscience qui donne la conscience / confiance de soi, à l’intérieur, la foi (je me ‘sens’ nulle seule et moche, mais ça va passer).

Et on se rend compte… qu’il se passe la même chose chez tout le monde !

 

En résumé :

 

« Il faut déjà bien savoir s’écouter soi,

avant de bien savoir écouter les autres. »

 

 

 

Audrey dans son théâtre, le 3 mars 2024

 

 

*pssst, n’oublie pas :

TEXTE NOIR SUR BLANC TU ES FORMIDABLE

 

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