Le héron et le chocolat #lachronique
« Des bienfaits du chocolat et de l’écriture »
Jeudi 5 heures #14/03/2024
Bonjour les yeux,
et bienvenue chez moi, dans ce petit bout de ma tête qui parle !
Aujourd’hui, c’est un peu la suite de la semaine dernière, le flow est sensiblement le même, avec ce héron qui m’accompagne ; néanmoins c’est également la semaine du printemps des poètes. Il doit y avoir de l’inspiration dans l’air…
Mordons dans le vif du sujet !
Lindt® « Praliné feuilleté », Série création, 150 g
1ère rangée
Je me fais couler un double expresso (en me relisant, je m’aperçois que j’avais écrit un double expression…) — Brésil — un peu allongé.
C’est un de ces matins de février/mars qui bloquent, sous l’ombre du vautour qui plane même si on sait qu’il est parti depuis longtemps. Mais tous les ans l’ombre revient. Fichue mémoire, fichus fantômes, qu’on adore et qu’on déteste.
Pourtant ce matin, décision et discipline : on commence par un bon nettoyage. Pas suffi. Dans l’espace libéré de la maison, après avoir fini de trier ranger laver jeter, toujours là, quelque part : l’ombre. Qui bloque et qui dit : « Et après ». Sans interrogation, avec constat. Arrêt sur image. Mon double café est prêt.
2ème rangée
J’ai beau respirer, fermer les yeux, m’alléger, je la sens, dans le ventre, s’étaler comme une méduse déroule ses lanières, monter dans le plexus, lentement, gagner la gorge, et serrer tout doucement. Les doigts tout froids, c’est peut-être elle aussi.
Le café est le meilleur prétexte à chocolat.
Mon chat intérieur s’installe derrière la baie vitrée, la tasse chaude entre les pattes. Il regarde le ciel : une poignée d’énormes goélands tournoient, très haut, très loin.
On dirait qu’ils s’amusent. Je savoure.
3ème rangée
Je savoure leur vol ; la voilà, la légèreté (leur liberté ?), se laisser porter par les vents, tournoyer, jouer des ailes. Pas de mail à renvoyer à vérifier à contrôler à oublier, pas d’attestation de certificat ni de gestion du stock ni de liste de courses. Jour le jour. Je les envie. Envie ridicule. Je mange du chocolat, ça compense.
4ème rangée
Cancer Morbide, il n’a pas l’air très sympa dit comme ça, mais c’est sa foutue manière de nous coller son dernier souvenir en pleine face. Quand j’aurai réussi à le faire changer de fringues, je sais que j’aurai gagné. J’en ai une pleine penderie, de beaux souvenirs, des jeux cons, drôles et même des vraies fausses engueulades avec mes parents. Je laisse mes souvenirs s’envoler et jouer avec les goélands. Prenez votre temps…
Le final des deux dernières gorgées : le velouté du chocolat se retire avec lenteur dans la soie chaude du café.
*
Les goélands sont partis plus loin. Je débloque ma main. Peut-être finir ma chasse au héron. Les factures, on verra ça demain. La méduse m’a lâchée, elle n’aime pas quand la main écrit. Ou alors c’est le chocolat. Pas impossible.
*
« Quelques ailes mikado, étendues là-haut,
tirent ce fil entre ciel et mer, et me retient.
J’oscille.
Un pied sur terre. »
Audrey, qui n’a pas mangé la dernière rangée*, le 11 mars 2024
PS : Je reviens bredouille de ma chasse, mais j’ai trouvé quelques trucs chouettes :
*je n’avais plus de café pour finir le chocolat
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