Flow sessions #1
Filtre à stress
Ce matin, sur mon frigo, j’ai collé un filtre à café (un filtre propre, tout de même, avec un magnet violet, chakra couronne).
Notre maison est vivante. C’est à dire que c’est toujours un peu le bordel (comme les gosses, quand on vous dit qu’ils sont « vivants »…)
La porte du frigo aussi, est vivante, avec sa vingtaine de bidules en expo dessus. A côté du filtre et des dix photos de notre fille, Goldorak me regarde sur une magnifique planche de deux puissants timbres de 1,50 € chacun.
Ce matin, ma sœur et moi discutions de notre capacité à faire l’éponge, elle me disait (ma sœur, pas l’éponge) c’est tout à fait ça, un filtre, pour ne pas laisser entrer toutes les perceptions extérieures, mais ne pas se rendre totalement étanche non plus (on aime bien le café). Sur la théorie, nous sommes d’accord. En pratique, comme souvent, c’est une autre paire de manches. Je lui répondais que le plus difficile, c’était de trouver la bonne taille des trous, pour le filtre, en fonction de ce que nous, récepteur, voulons bien laisser entrer. Et que c’est bien beau d’en parler mais que sur le coup on y pense toujours trop tard : on a déjà absorbé le truc et on se laisse emporter par nos émotions et nos réactions. Et qu’à l’instar des post-it®, peut-être qu’avec un mémo bien en évidence, on pourrait y penser un peu plus souvent, jusqu’à systématiser cette pensée « attention on me parle : je règle mon filtre », et qu’on pourrait enfin mieux agir et moins réagir. Et enfin développer ce petit espace entre le stimulus externe et la réponse interne.
Du coup, je suis allée coller un filtre sur le frigo, à côté de Goldorak.
Audrey Fario, 5 aout 2023